Génocide des Yézidis : l’association Yahad-In Unum recueille des preuves

“Yahad-in Unum” : littéralement « ensemble en un », est une association créée en 2004 par le Père Patrick Desbois. Les missions de l’organisation ont débuté par la mise en lumière des exécutions de Juifs et de Roms par les balles allemandes dans les pays de l’ex-Union Soviétique, plus connues sous le nom de « Shoah par balles ». Son initiative « Action Yazidis » œuvrant pour la reconnaissance du génocide en cours contre les Yézidis par daech est soutenue par la Fondation Saint-Irénée. Il s’agit en premier lieu de recueillir des preuves de ce génocide pour sauver la mémoire du peuple yézidi persécuté dans le silence, ce qui participe également à la lutte contre l’impunité des génocidaires puisqu’il est actuellement impossible de faire juger leurs crimes – pourtant parmi les plus graves définis par les lois internationales – par les juridictions nationales irakiennes ou syriennes, ni par la Cour Pénale Internationale du fait de la non ratification du Statut de Rome par les deux Etats. En revanche, l’amoncellement de preuves pourrait permettre d’établir la responsabilité d’auteurs présumés ressortissants d’un Etat signataire du Statut de Rome.
C’est notamment au moyen de deux voyages dans le Nord-Est de l’Irak (Kurdistan irakien) – en février et en juin 2017 – que l’équipe de Yahad In Unum a rencontré des victimes des exactions de daech et recueilli les preuves sous forme de témoignages des violences qu’elles ont subies. Un 3ème voyage est prévu pour novembre 2017. Chaque mission de 14 jours permet la réalisation de 25 interviews, rendues possibles par une large équipe réunissant des médiateurs, interprètes, investigateurs, photographes, cameraman, agents de sécurité et chauffeurs.
Yahad-In Unum a également mis en place un lieu d’appui psycho-social pour les femmes yézidies et musulmanes ayant subi les violences de daech, dans lequel des formations leur permettent de renouer avec la vie. 50 femmes sont formées tous les deux mois dans ce centre entièrement géré par une femme yézidie. Un centre d’aide aux enfants sortant des camps d’entraînement de l’Etat Islamique est également sur le point de voir le jour.
Soutien de la Fondation Saint-Irénée : 50 000 euros