Patrimoine : un partenariat public-privé pour restaurer deux tableaux classés monument historique à Saint-Nizier

Ce lundi 25 novembre a eu lieu, à l’église Saint-Nizier, la dépose du tableau L’évêque saint Irénée réalisé par l’atelier d’Antoine-Jean Gros en présence de l’adjoint au Maire de Lyon délégué au patrimoine, Marie-Blanche Potte, conservateur des Monuments Historiques de la DRAC, de Philippe Jaeger, président de l’association les amis de Saint-Nizier et Etienne Piquet-Gauthier, directeur de la Fondation Saint-Irénée.

La Fondation Saint-Irénée, l’association les Amis de Saint-Nizier, accompagnés par la Ville de Lyon et la Direction Régionale des Affaires Culturelles, financent la restauration  des deux œuvres monumentales de l’atelier d’Antoine Jean Gros représentant l’évêque saint-Irénée et saint-Matthieu situé au-dessus des portes d’entrée de l’église Saint-Nizier.

L’évêque saint Irénée par Antoine-Jean Gros

 

L’église Saint-Nizier, située en plein centre de la presqu’île, est un édifice médiéval. Sa construction, dès 1306, s’appuya sur les fondations d’une église plus ancienne, probablement de l’époque paléochrétienne.
Les décors extérieurs et intérieurs de l’église ont évolué en fonction des liturgies et des « goûts du public ». Aussi, après les années révolutionnaires et le siège de Lyon en 1793, l’église dut totalement vidée de ses meubles et objets liturgiques pour devenir un grenier à grain. Un ameublement de fortune fut la seule décoration pour sa réouverture en 1797.
Les décors actuels de l’église Saint-Nizier sont la succession d’aménagements depuis le concordat de 1801. Ainsi, dans le cadre de ces premières décorations d’après la révolution, la paroisse commanda, en 1813, à l’atelier d’Antoine-Jean Gros, sept grands tableaux pour venir orner le chœur encore dénudé. Un programme classique fut choisi, avec un Christ entouré des quatre évangélistes et de chaque côté deux évêques lyonnais saint Nizier et saint Irénée.
Cette composition dans le chœur resta un peu plus de dix ans jusqu’en 1826 et la construction dans un style néogothique des stalles et boiseries du chœur actuel par l’architecte Jean-Marie Pollet. Aussi les tableaux ont été relégués dans d’autres parties du bâtiment et aujourd’hui seuls trois sont encore dans l’église. L’évêque saint Nizier dans le bras nord du transept, L’évêque saint-Irénée au-dessus du portail latéral nord et L’évangéliste saint-Matthieu au-dessus du portail latéral sud.
Ces trois tableaux ont été classés au titre des monuments historiques le 3 février 1978. Le premier tableau L’évêque saint Nizier a été restauré en 2010. Les deux derniers tableaux L’évêque saint Irénée et L’évangéliste saint Matthieu sont dans un mauvais état de conservation. Les châssis sont trop faibles pour tendre correctement la toile et celle-ci est oxydée. La couche picturale s’écaille et les deux œuvres ont des lacunes dans des parties peintes et sur les cadres en bois doré.
L’atelier Julie BARTH a été retenu pour restaurer les deux œuvres monumentales. Situé à Lyon, cet atelier est réputé pour son travail de grande qualité et saura mettre en valeur le travail d’Antoine-Jean Gros.
Enfin, ce projet s’inscrit également dans le cadre de l’année Saint-Irénée 2020 initiée par la Fondation Saint-Irénée et le diocèse de Lyon. Celle-ci met à l’honneur le deuxième évêque de Lyon et invite les Lyonnais à découvrir ce personnage central de l’église.

saint Matthieu par Antoine-Jean Gros