Table ouverte chez les Petites Sœurs de l’Agneau

A la rentrée 2019, les Petites Sœurs de l’Agneau intègreront le Petit Monastère « Lumière de l’Immaculée », aujourd’hui en construction sur la colline de la Croix Rousse. Une présence au cœur de la ville avec une chapelle, un cloitre, une chambre d’accueil pour le pauvre de passage et une table ouverte à tous.

C’est en 2013 que le Cardinal Barbarin appelle à Lyon les Petites Sœurs de l’Agneau pour « promener leur habit dans les rues de la ville afin que les gens sachent que Dieu existe ». La Communauté de l’Agneau a été fondée en 1983 et appartient à la famille dominicaine. Présente en Europe et aux Amériques, elle compte aujourd’hui 160 sœurs et une trentaine de petits frères. La particularité de cet ordre est qu’il s’agit d’un ordre mendiant. Les petites sœurs ne vivent que de la charité et du don.

Chaque jour, les cinq petites sœurs présentes à Lyon frappent aux portes et au cœur des gens pour mendier « quelque chose pour notre repas » et surtout rencontrer leur prochain. Les témoignages comme les anecdotes sont innombrables et il ne faut pas hésiter, si vous croisez ces petites sœurs toutes de bleu vêtues, à vous arrêter pour les écouter raconter la beauté qu’elles décèlent en chaque personne rencontrée.
C’est sur un site appartenant au diocèse de Lyon que les Petites Sœurs lancent ce projet atypique d’un petit monastère dans la ville. Uniquement construit grâce aux dons, en argent, en matériaux ou même en coup de main, ce Petit Monastère comprendra un cloitre, une chapelle et une dizaine de cellules. Une maison adjacente au terrain est également en pleine rénovation, grâce au soutien de la Fondation Saint Irénée, et accueillera une table ouverte au plus grand nombre et un logement de courte durée pour une personne à la rue.

Si les petites sœurs ont toujours leur table ouverte, et constatent avec joie qu’il a chaque jour exactement le nombre de couverts et la quantité adéquate pour les gens qui frappent à leur porte, elles souhaitent pouvoir accueillir plus. La rénovation et la remise aux normes de cette maison leur permettra de recevoir jusqu’à 50 personnes. « Ce qui est magnifique, c’est que nous ne savons jamais qui va venir déjeuner, mais à chaque fois, un équilibre se fait entre des pauvres, des familles, ou des professionnels en pause déjeuner ! » s’enthousiasme la petite sœur Angela. Car ces rencontres sont bien plus qu’un repas partagé. C’est un moment de convivialité et de découverte de l’autre, une façon aussi de faire « vivre ensemble » un quartier. Parfois, les petites sœurs proposent aussi une lecture, une scénette ou un chant pour conclure la rencontre avant que chacun ne reparte à ses occupations.

En ces temps de solitude, de peurs et de misère sociale, la présence « lumineuse » des sœurs offre un remède aux maux de la ville et un pont entre des mondes qui s’ignorent. Un témoignage de bienveillance et de fraternité qui ne laisse personne indifférent. Depuis leur passage dans un squat du 9ème arrondissement, celui-ci s’appelle « les trois sœurs ». Vous le reconnaitrez facilement, il est tagué à l’entrée !