La situation au Liban est de plus en plus grave.
Rien ne semble pouvoir mettre un terme à son effondrement économique, monétaire sanitaire et social. Pas même l’État, paralysé par ses luttes de pouvoir claniques et confessionnelles. L’explosion dévastatrice survenue dans le port de Beyrouth le 4 août 2020 a révélé et amplifié ce désastre et a accentué les traumatismes psychiques d’une partie de plus en plus importante de la population. Malgré la gravité de la situation et en dépit de la pandémie de covid, les rues sont animées, les restaurants sont ouverts. Pourtant, au delà des apparences, la réalité est toute autre.
Cette situation est extrêmement violente pour les populations les plus pauvres et celles, de plus en plus nombreuses, qui tombent brutalement dans la pauvreté. C’est la raison pour laquelle, les demandes d’aide alimentaire explosent. À titre d’exemple « en octobre 2020 la paroisse Saint Maroun de Bauchrieh du diocèse d’Antélias accordait une aide alimentaire à 29 familles. 6 mois plus tard, en avril 2021, ce sont 450 familles en détresse qui en bénéficient » indique Pierre Pouillevet, délégué général du Jumelage diocésain Lyon-Antélias tout juste rentré de Beyrouth. D’autre part, les familles libanaises à revenus supérieurs vivent une autre forme de détresse, psychologique cette fois : « Elles sont touchées par la désespérance et la dépression, réalisant qu’elles ne peuvent plus assumer les études de leurs enfants et leur offrir un avenir. Ces mêmes familles qui autrefois aidaient les indigents n’en sont aujourd’hui plus capables et deviennent elles-mêmes bénéficiaires d’aides sociales » constate Etienne Piquet-Gauthier. Globalement, pour la majorité des Libanais tout est devenu beaucoup trop cher, voire financièrement insupportable, même les médicaments de base.
Dans ce contexte, il est vital de maintenir le plus haut niveau de solidarité et de fraternité possibles. Le Jumelage diocésain Lyon-Antélias y tient toute sa place avec ses nombreuses initiatives scolaires et paroissiales. La Fondation Saint-Irénée y contribue également résolument et massivement. Consciente de la nécessité d’inscrire son action fraternelle dans la durée, l’aide d’urgence accordée pour les programmes solidaires au Liban de 300 000 euros va se déployer sur 3 ans dans les domaines scolaires et alimentaires.
Pascal Maguesyan